dimanche 11 décembre 2016

Trump, au service du monde des affaires ?

Trump, au service du monde des affaires ?




Entre banquier d'affaires et patron peu progressiste

Bien sûr, Donald Trump continue à jouer une petite musique protectionniste en direction de la Chine, au point que Pékin s'est fait menaçant. Mais étant donné l'ampleur du déficit commercial des Etats-Unis vis-à-vis de la Chine, Pékin a bien plus à perdre que Washington. Qui plus est, quel culot de la part des Chinois de se présenter en défenseur du libre-échange alors que leur marché est fortement fermé aux importations, que ce soit pour le riz, ou l'industrie automobile, ce qui a imposé aux constructeurs occidentaux d'ouvrir des usines dans l'Empire du milieu, obligatoirement en association avec un constructeur local plus ou moins en devenir, qui a pu ainsi acquérir une formation accélérée.

Mais quel crédit accorder au président Trump dont l'inconstance du discours ferait presque passer Nicolas Sarkozy pour un idéologue ? Même s'il s'agit d'un sujet où il a eu une certaine constance, on peut craindre qu'il laisse faire comme aujourd'hui, à quelques mesures bien voyantes près, pour donner le change pour ses électeurs. Il faut dire que ces derniers ont de quoi se méfier au regard du premier mois du président-élu. Lui qui dénonçait la porosité des Clinton avec les intérêts des milieux d'affaires a fini par nommer secrétaire d'état au Trésor un ancien de la très sulfureuse banque d'affaires Goldman Sachs. Sur cette question, il faut croire que le changement, ce ne sera pas avec Trump.

Sur la question du salaire minimum, Donald Trump avait beaucoup varié pendant la campagne : il avait dit d'abord que le SMIC, à 7,25 dollars l'heure, était « trop élevé », avant de soutenir « je ne sais pas comment les gens s'en sortent à 7,25 dollards de l'heure (…) je n'ai encore rien décidé en termes de chiffres. Mais je pense que les gens doivent recevoir plus ». Et 6 mois après, voilà qu'il nomme comme ministre du travail un patron de chaine de restauration rapide qui met une limite stricte à la hausse du salaire minimum. Bien sûr, le fait qu'il ne soit pas opposé à une hausse est positif, mais cela indique sans doute qu'il n'y aura pas de révolution pour les plus bas salaires aux Etats-Unis.



Décidément, quel que soit le vainqueur, les intérêts du monde des affaires gagne toujours, y compris en Grèce, quand la gauche pseudo radicale gagne… Malgré tout, sachant que Clinton n'aurait pas changé grand chose à la mauvaise direction prise depuis bien trop longtemps, le succès de Trump reste positif en ce qu'il illustre l'envie de changement du peuple, à défaut de véritablement l'apporter.

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