samedi 15 avril 2017

Emmanuel Macron : oligarque premier ?

Emmanuel Macron : oligarque premier ?

Qui ne soutient pas le candidat en marche ? Hollande, Bayrou, Delanoé, Hue, Attali, Douste-Blazy, BHL, Minc, Breton ou Gatta : jamais les tenants de la pensée unique eurolibérale ne s'étaient sans doute à ce point réunis derrière un candidat ! Mais jour après jour, le chouchou des médias révèle sa superficialité. La question qui se pose, c'est si la bulle Macron explosera avant les élections ou après ?


François Hollande, en pire, sur le fond et la forme

Sur le fond, il n'est pas difficile de constater à quel point Emmanuel Macron s'inscrit dans la continuité du président sortant. Il faut dire que comme conseiller économique à l'Elysée, il avait sans doute largement inspiré le virage de fin 2013, le primat donné à la politique de l'offre, alors jugé « faribole discréditée » par Paul Krugman. Les cent premiers jours qu'il propose ne sont qu'une légère accélération des politiques menées sous ce quinquennat. Au menu notamment, une nouvelle loi travail, à la nuance près qu'il propose de passer du 49-3 aux ordonnances. Et puis toujours, une baisse des dépenses publiques, une baisse des cotisations sociales et de l'imposition du capital.

Bref, le candidat idéal pour les grands patrons, Pierre Gattaz ne s'étant pas privé pour distinguer le rejeton de la hollandie comme un des deux candidats qu'il apprécie. Il faut dire qu'entre le projet de baisse de l'impôt sur les sociétés (effarant quand on pense à l'envolée des inégalités parallèle à l'envolée des profits), la sortie des revenus mobiliers de l'ISF et le plafonnement des revenus du capital, Macron accentue encore le caractère oligarchique des politiques économiques de son camp. Comme le note Marianne, il a même osé défendre à l'Emission Politique les salaires des patrons sans rien dire sur le SMIC, comme l'a fait Hollande, au nom de cette compétitivité qui justifie toutes les inégalités…

Bref, sur le fond, il ne propose qu'une accentuation des politiques qui ne marchent pas depuis des années, se réfugiant dans des postures dérisoires sur le Qatar, alors qu'il n'a rien fait pendant cinq ans. Sa chance, c'est un contexte politique extraordinairement favorable, avec des primaires qui ont produit des candidats qui lui laissent un boulevard, d'autant plus que les alternatives ne s'incarnent également que dans des marges, nous laissant un choix très imparfait. Du coup, l'immense majorité des médias, tout aussi eurolibéraux (Dominique Seux, l'utralibéral qui officie pourtant sur le service public), le soutiennent face à des alternatives trop souvent caricaturées quand elles ne sont pas caricaturales.

Malgré un contexte extraordinairement favorable, la bulle semble donner des signes de faiblesse en cette fin de campagne. Il faut dire que le voile du changement a été largement percé, y compris par ses soutiens, qui ne peuvent nier la continuité qu'il représente. Et s'ajoute une communication dont les ficelles sont bien trop grossières pour ne pas visibles, voir contre-productives, comme l'a bien décryptée une émission de LCI, supprimée du site de la chaine, mais qui a été repêché, notamment sur le site d'Olivier Berruyer. Il semble évident que la bulle devrait se dégonfler dans la dernière ligne droite, comme d'autres avant, mais on peut aussi penser que les circonstances lui restent très favorables

Il ne serait pas déplaisant de voir la grenouille buter au seuil du second tour le 23 avril, la bulle finissant par se dégonfler. En outre, cela nous éviterait cette effarante masquarade du candidat d'une majorité discréditée qui s'imposerait. Mais on peut aussi se demander, comme le souligne Yann, de retour, si sa victoire ne pourrait être le chant du cygne de la pensée unique, le moyen d'en venir à bout. 

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