dimanche 28 mai 2017

Syrie, Iran et Arabie Saoudite : Business first … Par Richard Labévière

Syrie, Iran et Arabie Saoudite : Business first … Par Richard Labévière

Source : Proche & Moyen-Orient, Richard Labévière, 24-04-2017

Ca n'aura pas tenu trois mois ! Le champion d'America FirstL'Amérique d'abord ! – guerroie au Proche-Orient (Syrie, Irak, Yémen) et montre ses muscles au large des deux Corée. Il s'est fâché avec Vladimir Poutine auquel il voulait tendre la main et courtise grossièrement Xi Jinping, le patron de l'entreprise Chine. Ouf ! La bourse peut souffler… Finalement, Donald Trump se rend compte que l'Union européenne existe malgré tout et que l'OTAN peut encore servir les intérêts américains. Bref, le chantre de la non-ingérence est – comme son prédécesseur – engagé et sur-engagé sur quatre fronts de guerre simultanés : Afghanistan, Irak, Syrie et Yémen ! Et la rédaction de prochetmoyen-orient.ch n'est pas peu fière d'avoir titré dès novembre 2016 : Trump, tout changer pour que rien ne change

Le nouveau président américain voulait démondialiser la politique et provoquer une révolution anti-global pour revenir aux priorités nationales et domestiques de ses électeurs confrontés à une précarité grandissante. Finalement, tout en détricotant les avancées sociales laborieusement élaborées par son prédécesseur, il fait globalement la même chose que lui à coups de menton et de tweet imprévisibles, parfaitement représentatifs de ce qu'est devenue la première « démocratie » du monde : une société dégénérée mue par une course effrénée à l'argent, les émotions, leurs images et leurs tweets

Ce faisant, Donald Trump continue néanmoins à donner le tempo d'un monde occidental tout aussi déboussolé que la vieille Amérique. Il n'est qu'à voir la Grande Bretagne et la France éternelle, toutes deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, applaudir des deux mains un bombardement américain de la Syrie effectué unilatéralement et en marge de toute légalité internationale ! Que les Britanniques – alliés indéfectibles de l'Oncle Sam ayant menés l'invasion de l'Irak au printemps 2003 avec Washington contre l'avis des Nations unies, de la France, de l'Allemagne et de la Russie – le fassent reste dans l'ordre des choses. Que Paris emboîte – à ce point – le pas, est plus curieux, voire absolument scandaleux et indigne ! De Nicolas Sarkozy à François Hollande, la diplomatie française nous a habitué à défendre davantage les intérêts américains et israéliens que ceux de notre pays selon des logiques droits-de-l'hommistes sélectives où l'Elysée et le Quai d'Orsay s'avèrent moins regardant dès lors qu'il est question de l'Arabie saoudite, du Qatar, des Emirats arabes unis ou de certains coffres forts africains…

Dans tous les cas de figures, le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault nous promet de prochaines révélations irréfutables sur le dernier « événements chimiques » survenu en Syrie. Il vient d'affirmer qu'il apportera « dans quelques jours, la preuve que le régime syrien a bien organisé la frappe chimique » du 4 avril dernier sur Khan Cheikhoun, une ville contrôlée par la rébellion salafo-jihadiste du nord-ouest du pays. Jean-Marc Ayrault dans le texte : « nous avons des éléments qui nous permettront de démontrer que le régime a sciemment utilisé l'arme chimique (…) Ma conviction, et c'est aussi la conviction de nos services, c'est que c'est le régime qui a bien la responsabilité » de cette attaque1.

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