lundi 19 mars 2012

Libye : un an après les frappes de l'OTAN c'est " no future "



C'était il y a un an. L' aviation française venait officiellement au secours d'une population libyenne en voie d'extermination pour avoir osé se révolter. Quand le fou est déchainé il faut l'abattre, pas d'alternatives ; le prétexte était imparable.


La première cible des avions de chasse français, selon les bulletins officiels, c’était « un véhicule non déterminé», qui « pouvait présenter la menace » pour la population civile. Depuis ce temps-là,  les mots comme « inconnu », « une  menace possible » etc.  sont devenus une sorte de rideau de fumée  pour toute la campagne militaire. Et  maintenant, cela se rapporte à toute la Libye .


Des affrontements violents entre tribus se poursuivent en Libye, malgré tous les efforts des autorités de mettre de l’ordre dans le pays après le renversement du régime Kadhafi.


Un an est passé depuis l’intervention étrangère en Libye. Le 19 mars 2011, le président français Nicolas Sarkozy avait lancé l’attaque, par les forces aériennes, des troupes gouvernementales, qui  s’était ensuite transformée en bombardement massif des villes libyennes.


Nous ne savons pas, de quelle Libye nous pouvons parler maintenant. « La nouvelle  Libye – une ou trois ? » 
Comme l’ont déjà communiqué  les médias mondiaux, les chefs des tribus de Cyrénaïque –  la partie orientale du pays riche en  pétrole  – ont annoncé de sortir un de ces jours l'intention du gouvernement provisoire et de proclamer l'autonomie avec le droit de l'utilisation des ressources pétrolières. La ville de Misourata a annoncé son aspiration à l'autonomie. Au total, croient les experts, la Libye peut se désagréger en   trois parties – l'Ouest, le Sud et l'Est. Sans parler du danger d’un nouveau rejaillissement de la guerre civile, les analystes nous préviennent de plus en plus fréquemment de cette possibilité.  Alors, apparaît la question : « les Défenseurs Unis », qui (ou bien que) protégeaient-ils en Libye?


La résolution N 1973 adoptée  le 17 mars de 2011  par le Conseil de sécurité de l'ONU  (il y a eu 5 abstentionnistes, y compris la Russie, la Chine et l'Allemagne),  avait permis aux puissances occidentales d'appliquer « tous les moyens possibles » pour la protection de la  population  civile  – à l'exception des opérations terrestres. Mais pour les  pays de l'OTAN, cette restriction n’était  pas un  problème : en vue de la « protection de la population »,   les avions de combat de l'OTAN ont fait somme toute, pas moins de 26 000 incursions et d'après les données des experts de l'ONU,  rien que pendant les  premiers jours des bombardements, ils  ont fait de 64 à 90 victimes parmi les civils. 


Ici, l'opinion du professeur de l'université  de Giessen Andreas  Dittman, l'expert sur la Libye :


"L'influence étrangère  en  Libye se réalise sur différents axes. D'une part, ce sont  des businessmen européens  louches,  spéculateurs  pétroliers  ou aspirant à obtenir  des commandes avantageuses.  Ils ne parlent   pas du tout  à l’unisson, d’une voix commune européenne, mais se concurrencent durement les uns entre les autres  selon le principe du « chacun pour  soi ». Un autre groupe d’acteurs  politiques – ce sont  divers groupements des pays arabes. Ils poursuivent aussi leurs intérêts personnels. 


Quant à la lutte des forces intérieures dans le pays, Dittman a pu exprimer seulement un espoir prudent que la guerre civile ne s'embrasera  pas là de nouveau. Aujourd'hui la Libye, d'après lui, c’est un  pays avec un avenir incertain.


source : french.ruvr.ru/